[Depuis 1974]

Bijoutier, ce n’est pas un, mais cinq, dix, vingt métiers. Il faut connaître le sien, bien sûr, celui grâce auquel on peut se prétendre bijoutier, et qui est déjà multiple : maquettiste, lapidaire, sertisseur, polisseur, graveur... Cette part technique du métier, Krikor Hamel l’a découverte très tôt : à quatre ans, il découpait de l’or, à onze ans il savait monter une chevalière. Il faut dire qu’à la maison le petit garçon était à bonne école. Son père, avant de s’installer à Boulogne-Billancourt en 1974, avait appris le métier place Vendôme. Mais la technique n’est pas tout. Un bijoutier, au moins celui qui crée des modèles, est aussi artiste. Est-ce ainsi qu’il faut comprendre le choix de Krikor, devenu jeune homme, de faire les Beaux-Arts ? L’explication est belle mais anachronique, à vingt ans on ne rêve pas de « reprendre » la bijouterie de son père. Ce sera donc pendant un temps le cinéma et l’animation, puis la distribution de films qui apprendra à Krikor les lois du commerce. Technicien, artiste et marchand : la bijouterie l’attend.

En 1996, son père meurt. L’idée vient vient à Krikor et à ses sœurs de vendre le 
magasin de Boulogne. Les clients, au souvenir de 
la bonne réputation laissée par la bijouterie Hamel, l’incitent au contrai
re à prendre la suite. Le voilà installé
: « Il m’a fallu à mon tour gagner la
 confiance des clients, cela prend
 parfois des années. Je possédais la 
technique, le savoir-faire mais pas 
les prix ! Et puis le métier a changé, il faut utiliser les nouvelles technologies. Sur le plan artistique, les Beaux-Arts se sont rappelés à moi lorsque j’ai créé des modèles dans un style Art-Nouveau adapté à notre temps, ainsi que mon expérience du cinéma d’animation pour la technique de la modélisation en 3D » Et c’est ainsi que Krikor Hamel s’est spécialisé dans la création, la transformation et la réparation de bijoux en or, platine ou sertis. Il réalise pour ses clients des modèles à partir de leurs dessins ou d’une simple idée, répare les montres de marque et transforme de vieux bijoux, usés, cassés en de véritables œuvres d’art, au charme intemporel. Vingt ans ont passé depuis ses débuts, il peut être temps de suggérer la signification d’une existence et des choix qui l’ont guidée : « Les bijoux, c’était mon enfance. En reprenant la bijouterie de mon père, j‘ai eu le sentiment que la boucle était bouclée, comme si je revenais dans mon pays natal, Ulysse à Ithaque...

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